Ce matin, j’ai pris le temps de regarder le soleil se lever. Pieds nus dehors en ce petit matin du 21 décembre. Le premier jour de l’hiver.
Les couleurs de ce ciel parfait, ce cerceau de lune, ces nuages rosés.
Avec pour toute musique la sublime harmonie des chants d’oiseaux.
Le froid qui pique la peau et s’immisce par le nez. Par la plante des pieds aussi. La fumée qui sort de la bouche. Un frisson.
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La beauté de ce moment m’a instantanément envahie. Une vague d’émotion. Inattendue. D’instinct, je lui ai laissé toute la place. Comme une nouvelle forme de transe.
Entièrement dans cet instant, dans cette émotion. Union, unité. Connexion. Sensation que je ne suis qu’un avec tout. Savoir que je ne suis qu’un avec tout.
Alors des larmes ont coulé.
De reconnaissance, je pense. Pour ces choses simples et si intenses. Quand on se pose. Et que l’on prend le temps, un vrai temps. Pour les vivre.
D’espoirs mêlés. Que cette nature soit plus forte que l’aberration de sa destruction. Qu’à vie je possède cette capacité à me poser, à ouvrir mes yeux et mon esprit, pour toujours m’émerveiller ainsi. Que je puisse inspirer cela autour de moi.
De gratitude forcément. Pour rien en particulier. Pour tout en général. Avec foi et amour.
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Et j’ai quitté un instant le moment présent pour repenser à hier.
La nuit précédente, la pluie s’était acharnée jusqu’à inonder la rue en bas de chez moi. Au moment de conduire ma cadette à l’école, je me suis sérieusement posé la question de savoir s’il m’était possible de franchir cette marre en voiture.
Toute la nuit, quelle tempête ! Et voilà que quelques heures plus tard, c’est le soleil qui éclaire la journée à venir.
Alors j’ai pensé à ces personnes que j’aime, à celles que j’accompagne en séance, et à vous qui me lisez. Certaines de ces personnes vivent cette tempête à l’intérieur et ont du mal à retrouver la route vers ce soleil. Parfois même à se souvenir qu’il existe. Toujours. Quelque part.
Tout n’est qu’un passage. Ce moment aussi passera.
Ouvrez les yeux et voyez…